Toute une histoire


je rentre de deux jours à Paris ou j’ai  pu enregistrer deux numéros de l'émission à laquelle je participe depuis maintenant bientôt sept années.

Je me rends finalement compte que je ne vous ai pas souvent parlé de cette expérience. C'est finalement  l'occasion pour moi d'être confronté à des personnes qui rencontrent des difficultés et qui ont besoin de trouver des solutions. Finalement rien de neuf par rapport au métier que j'exerce.

Ceci étant les effets sont radicalement différents.

En effet, j'ai eu à de multiples reprises l'occasion de me rendre compte de l'effet thérapeutique immédiat que pouvait apporter à une personne en souffrance le fait de pouvoir s'exprimer dans un tel cadre.

S'agit-il de la présence des caméras, d'une écoute peut-être plus accrue des difficultés rencontrées ?

Je ne connais pas les raisons qui amènent les gens à profiter pleinement et avec autant d'efficacité de ce système.

J'ai encore eu l'occasion cette semaine de m'en rendre compte.

 J'ai enregistré une première émission dont le thème était de « comment se construire lorsqu'on est fils de voyou »

Toutes les personnes qui se sont retrouvées sur le plateau avaient eu un vécu différent de cette même expérience. J'ai pu mesurer à  l'occasion de cette émission que cette dernière leur avait fait du bien. Je me rappelle notamment  de l'un des invités qui était arrivé particulièrement tendu, et qui finalement à l'issue de l'émission  nous a chaleureusement remercié de l’y  avoir convié.

Nous ne lui avons apporté aucune espèce de solutions, il n'en avait d'ailleurs pas besoin. Mais le simple fait d'avoir pu discuter dans ce cadre des difficultés qu'il avait pu rencontrer l'a manifestement aidé.

La deuxième émission que j'ai été amené à enregistrer avait  pour thème les disparitions volontaires.

Sur le plateau se trouvaient à la fois trois personnes dont un proche avait disparu sans donner de nouvelles, mais aussi une femme qui, à l'âge de 18 ans, avait quitté le domicile familial sans plus donner la moindre nouvelle à sa famille.

Dans ce cas de figure, j'ai pu mesurer  l'émotion et la douleur de ces gens qui étaient sans nouvelles de leurs proches depuis des années avec toujours la même question lancinante de savoir s'ils étaient vivants ou morts.

Finalement, c'est qui leur a  été dit au cours de cette émission était des choses qui étaient déjà connues d’eux, sur les modalités pratiques  qu'il convenait de  prendre pour essayer de retrouver ces personnes.

C'était bien évidemment aussi pour eux  l'occasion, même si la loi ne nous autorise pas à montrer  notamment les photographies de ces personnes disparues au titre de leurs droits à l’image et du droit à l'oubli, de faire passer le message et d'espérer que parmi les téléspectateurs il y aurait l'une des personnes qui avaient depuis si longtemps  disparu de leur vie.

Je pense qu'une des raisons de l'effet thérapeutique de cette émission consiste à la mise en commun des personnes ayant subi le même traumatisme, la même expérience difficile.

C'est l'occasion d'une banalisation, dans le bon sens du terme,  de ce qui a pu leur arriver.

On pourrait penser qu'il ne s'agit que d'une émission de « bonne femme » qui n'a que peu d'utilité. Il n'en est rien. J'ai pu le vérifier au cours de ces années et je suis particulièrement fier de pouvoir y participer, car encore une fois, c'est l'occasion pour moi  de me sentir utile.


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