Aurore Martin : les raisons de la colère


J’ai été frappé de lire dans la presse qu’hier, à Bayonne, 15 000 personnes avaient bravé une pluie battante pour manifester leur mécontentement concernant la manière dont avait été traité Aurore Martin, figure du séparatisme basque, et réclamer son retour en France.

Bref rappel des faits : Aurore Martin a été arrêtée par la police sur le territoire français, et a été extradé en vertu d'un mandat d’arrêt européen délivré par la justice  espagnole.

Les règles du mandat européen sont parfaitement claires.

Le pays auquel il est demandé l'exécution du mandat européen ne peut laisser extrader la personne que si l'infraction pour laquelle elle est poursuivie dans le pays étranger est aussi punie par la loi française. Or, le cas d’Aurore Martin est sur ce point problématique.

En effet, elle appartient à un parti séparatiste basque dénommé batasuna, et qui est parfaitement légal en France. Ce qui lui est justement reproché en Espagne c'est d'appartenir à ce mouvement, interdit dans ce pays.

En règle générale, l'exécution d'un mandat d'arrêt européen prend au mieux quelques jours, et au pire quelques semaines. La rapidité avec laquelle le mandat d'arrêt concernant Aurore Martin a été exécuté pose question.

On ne peut alors s'empêcher de penser à la vitesse à laquelle notre ministre de l'intérieur, dont les origines espagnoles sont connues, s'est défendu d'être intervenu de quelque manière que ce soit dans cette affaire, alors que personne ne lui avait encore rien demandé.

Aurore Martin n'a rien d'une terroriste. C'est une militante active de la cause basque. En France, et jusqu'à preuve du contraire, on est en droit de soutenir une idéologie minoritaire même indépendantiste, à condition d'accepter le débat démocratique, et de refuser toute forme de violence.

On pouvait espérer de ce gouvernement une attitude exemplaire, d'ailleurs revendiquée, qui aurait peut-être tranché avec celle de son prédécesseur.

Cette histoire montre qu'il n'en est rien, et que les vieux démons sont toujours présents, quel que soit l'étiquette politique, qui finit par ne plus avoir grand sens.


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