Traditionnellement en France, comme dans la plupart des démocraties, on ne juge pas les fous. Des affaires criminelles gravissimes ont ainsi défrayées la chroniques et n'ont pas aboutis à un procès, l'auteur des faits ayant été déclaré irresponsables par un collège d'experts.Cette absence de procès préjudiciait aux victimes qui ne se voyait finalement jamais reconnues en tant que telles. Une nouvelle loi est venue apporter une réponse, puisque désormais, une audience se tient devant la Chambre de l'instruction. A cette audience, les faits sont abordés et les experts ainsi que les témoins sont appelés à témoigner. Le but de cette audience est de statuer sur la culpabilité de l'auteur présumé des faits, et de constater que son irresponsabilité interdit toute condamnation. Lorsque la loi avait été mise en application, j'avais émis des doutes sur sa pertinence. Quel impact sur les victimes, confrontées à un accusé qui n'a pas sa raison, capable de tout dire, même le pire et de faire encore plus de dégâts ? La réponse à cette question me sera donné Mercredi, ou pour la première fois, j'assisterai des victimes dans un tel contexte. Il s'agit dune soeur, dont la mère a été tué par son fils, le frère de ma cliente. Il sortait de prison après avoir été condamné par la Cour d'assises pour le meurtre de son voisin. A l'époque, son état mental avait déjà fait débat, mais les experts avaient finalement considéré qu'il était accessible à une sanction pénale. Cette fois, les experts ont conclu à une aggravation de son état et à son irresponsabilité. Je pourrai donc vous rendre compte de cette nouvelle expérience judiciaire, in situ. A mercredi.
Un juste