La paupérisation du système


Cette nouvelle est passée quasiment inaperçue, mais elle n'a pas manqué de m'étonner. Il est quelques jours la presse s'est fait l'écho d'une enquête interne à la police judiciaire dans le nord de la France, si mes souvenirs sont bons, qui faisait état du fait que les fonctionnaires de police, au lieu de  détruire des épaves de véhicules,  les revendait à des casseurs.

Grâce au produit de ces ventes, le commissariat de police pouvait se doter d'ampoule de rechange, ou de petit matériel de bureau qui lui faisait cruellement défaut.

Si ce n'est pas la démontrer la faillite du système tel qu'il existe, comment  pourrons-nous le faire ?

Le manque cruel de moyens se retrouve à tous les niveaux des services policiers et judiciaires. Aujourd'hui, pour réaliser une enquête, il faut tout d'abord la budgéter.

Les moyens n'ont jamais été illimités, on le concède, mais aujourd'hui il faut faire le tri et un choix dans les moyens d'investigation.

Lorsque cinq personnes par exemple sont suspectées d'appartenir à une bande organisée, il n'est plus possible de placer les cinq téléphones sur écoute mais uniquement deux, voire trois.

Il en est de même pour toutes les opérations policières, de sorte qu'aujourd'hui, force est de constater que c’est la bourse qui dirige les enquêtes, comme elle dirige tout le système judiciaire.

Un autre exemple peut-être donné, il s'agit des règlements de comptes actuellement en cours à Marseille. Les fonctionnaires du SRPJ de Montpellier ont été détachés à Marseille en renfort pour mener les investigations.

Ils n'ont pas pu rester longtemps, faute de moyens…

En effet, le budget prévu a été avalé en quelques jours de sorte que ces fonctionnaires ont réintégrés leurs bases d'origine, sans véritablement avoir pu être efficace, encore une fois faute de moyens.

Je ne suis pas certain que mes concitoyens soient parfaitement au courant de cette nouvelle manière d'opérer les enquêtes policières, à la rentabilité.

C'est un paradoxe de constater que le monde de la voyoucratie  organisée devient de plus en plus riche, grâce au trafic de plus en plus important, et qu'à l'inverse les moyens de police mis en face pour tenter de lutter contre cette délinquance se paupérise un peu plus chaque jour.

Il n'est pas nécessaire d'être grand clerc pour comprendre que le risque de voir les premiers vaincre au détriment des seconds est réel.

D'ici à ce que les forces de police se découragent totalement, il n'y a mon avis pas un long chemin à parcourir.


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