Je vous faisais part, hier, de mon émoi à l’évocation de cette histoire de Saint Nazaire, révélatrice à mon sens de la dégénérescence de notre société.
Il y a encore mieux.
En deux faits divers, notre société fait la preuve de son délabrement.
Avant-hier, une vieille dame de 94 ans est raccompagnée aux urgences de l’hôpital par le personnel de la maison de retraite où elle séjournait, faute pour sa famille d’avoir réglé les frais de séjours.
Hier, au pays basque, une petite fille de 5 ans est « interpellée » devant tous ses petits camarades alors qu’elle se trouve à la cantine de son école.
Elle est exclue de la cantine et embarquée par un agent de police municipale, qui la raccompagne chez elle manu militari. En cause : les impayés des frais de cantine qui s’élève à la coquette somme de 170 euros !
Je suis originaire d’une ile de la méditerranée ou l’on a l’habitude de dire qu’il existe deux catégories de personnes qui sont sacrées : les enfants et les anciens.
Pourquoi ?
Parce que les anciens sont ceux grâce auxquels nous sommes là, et parce que les enfants sont notre avenir.
Enfin et surtout, parce que ces deux catégories de personnes sont, par définition, des personnes fragiles et sans défense.
Que dire d’une société qui n’est pas capable d’organiser décemment la protection des plus faibles de ses membres ?
Je trouve cela navrant et inquiétant, et en tout cas révélateur d’une dérive de notre société, qui ne se préoccupe plus que des puissants et des riches.
Une civilisation est-elle encore digne de porter ce nom lorsqu’elle est à ce point exempte de toute humanité ?